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– Dure réalité

Il m’aura fallu un temps avant de pouvoir commencer à écrire ces quelques mots à propos de ces actes barbares qui se sont déroulés à Paris vendredi 13 dernier. Je suis passé par plusieurs phases, d’abord l’incompréhension, puis la colère, la peur, oui j’ai peur, le recueillement, le silence et maintenant j’ai besoin d’extérioriser ce que j’ai sur le cœur, besoin de soulager mon esprit hanté par ces horribles images et rendre hommage à toutes ces personnes innocentes qui n’avaient rien demandé si ce n’est prendre du plaisir en concert, en terrasse avec des amis ou au stade pour un match de foot.
J’ai une boule au ventre, des larmes prêtes à sortir mais je dois tenir face à mes enfants qui se demandent bien ce qu’il se passe. Surtout ne pas craquer devant eux pour ne pas dramatiser ce qui est déjà bien assez difficile à expliquer. Je dois être fort et trouver les mots pour raconter ce que ces gens ont fait, si toutefois explication il peut y avoir et je pense que non. Je suis fort devant eux, je craquerais tout seul dans mon coin plus tard…
J’ai peur tout comme j’ai eu peur lors de l’attentat sur Charlie Hebdo en début d’année et même plus. Ce sont des gens comme toi, comme moi qui sont tombés sous les balles, je me sens d’autant plus concerné qu’une partie des frappes se sont déroulés dans une salle de concert, touchant entre autres une confrère heureusement toujours en vie.
J’ai peur mais je vais continuer à aller faire des images en concert non sans appréhension, peut être aller au stade, au restaurant sûrement. Pas pour faire un pied de nez à ces barbares non, mais parce que je ne veux pas me laisser faire et tomber dans la paranoïa.
Ce n’est pas le premier attentat et malheureusement pas le dernier. Il va falloir vivre avec, continuer à prendre les transports en commun, l’avion, aller au spectacle en espérant que le temps nous permette d’effacer cette crainte.
Mathilde sur RocknFool.net a su poser les mots sur les interrogations et les craintes que j’ai, je vous invite donc à lire son article, nous sommes tous concernés. Et surtout n’hésitez pas à partager…
En tant que photographe de concert je ne peux que saluer la démarche de Manu Wino, photographe ce soir là au Bataclan, qui propose ses clichés des Eagles of Death Metal libres de droits. Il a sûrement été difficile de revenir sur ces images pour pouvoir les publier. Les voici donc en mémoire aux victimes de ce vendredi 13 macabre…